« L'aide au répit, parlons-en »

Mis à jour le 07/10/2021

La MSA des Charentes a invité les exploitants agricoles en épuisement professionnel à participer à une journée d'échanges suite à une aide au répit

Une journée d'échange


Parce que le monde agricole traverse depuis plusieurs années des crises sanitaires, des aléas climatiques...que la MSA des Charentes propose depuis 2017 aux exploitants agricoles un temps de répit en dehors de leurs structures en finançant leur remplacement sur une période de 2 à 10 jours.
 
Depuis 2018, le service sanitaire et social et le service santé sécurité au travail de la MSA des Charentes mènent une réflexion autour de l’épuisement professionnel des exploitants agricoles.

Un groupe de travail a souhaité expérimenter des  journées d'échanges en direction de ce public.

L’objectif étant
d'une part d'évaluer l'impact de l'aide au répit pour toutes les personnes qui en ont bénéficié, et d'autre part de permettre aux exploitants agricoles, en situation d'épuisement professionnel ou ayant connu une période d'épuisement professionnel, d'échanger sur cette thématique, afin qu'ils préservent un équilibre personnel et professionnel par la suite.

Pour aider les travailleurs sociaux dans l'animation de ces journées, l'intervention d'un psychologue a été privilégié puis celle du service santé sécurité au travail.

Les territoires du Sud et du Nord Charente ont été choisis pour cette action en raison du nombre importants d'exploitants agricoles ayant bénéficié de ce temps de répit sur 2019-2020.

 
Sud Charente : mardi 15 juin au Pôle services de Montmoreau
Nord Charente : mardi 29 juin à la salle des fêtes de St Laurent-de-Céris

Le déroulement de ces journées gratuites, sur les communes de St Laurent de Céris et Montmoreau, s'est faîte en plusieurs temps.
 
La première partie, animée par deux travailleurs sociaux : Laurie Simonet et Magalie Roucheyrolle sur le Nord Charente, et Charlotte Iaichouchen et Florence Toublanc sur le Sud Charente, a permis d'échanger avec les participants sur leur vécu grâce à cette aide au répit, par le biais de questions et d'un retour sur leur remplacement. « C'était l'occasion de se présenter, d'évoquer leur situation et leurs difficultés rencontrées qui les a amené à accepter le dispositif d'aide au répit », explique Laurie Simonet.
 
Le deuxième temps, animé par M. Jodier, psychologue, a permis de comprendre la mécanique de l'épuisement professionnel au travers d'expériences et d'échanges. « Cette intervention de M Jodier a permis aux exploitants de théoriser ce qu'ils vivent et de prendre du recul sur leurs difficultés. Mettre des mots sur leurs maux  », ajoute Magalie Roucheyrolle.

L'après-midi, après un déjeuner commun, un moment de débat avec Emmanuelle Jennepin (Conseillère en Prévention) accompagnée, sur Montmoreau, de Noémie Desmarais Infirmière au travail, a été proposé sur la question de "prendre soin de soi, c'est aussi prendre soin de son exploitation". A la question « Qu'est-ce qui fait santé ? » Posée par l'intervenante, les exploitants ont évoqué des points négatifs au niveau de leur travail à  savoir : le coût du remplacement, la charge de travail notamment le poids de l'administratif « Je sais pertinemment que la nuit va allonger la journée ». L'image des agriculteurs souvent perçue comme négative dans notre société, mais aussi des points positifs : l'indépendance, l'autonomie dans le travail, polyvalence des tâches dont le contact avec les clients. A partir de ces constats, Emmanuelle Jennepin a pu faire émerger dans les échanges des pistes de solutions. «  Le monde agricole doit changer, on doit apprendre à communiquer  » ajoute un exploitant.


Des échanges d’expériences
« L'objectif de ces journées est que chaque participant puisse s’exprimer, partager son expérience, son vécu, dans une ambiance conviviale et détendue  » explique Florence Toublanc
« Cette expérience doit impulser chez certains participants une prise en conscience : qu'ils ne sont pas seuls, de donner l’envie d’entreprendre des changements dans leurs pratiques professionnelles et, pourquoi pas, de s'accorder plus de temps pour eux », complète Charlotte Iaichouchen.
« Je pense qu'en parler, c'est sûrement le meilleur remède » (Magalie Roucheyrolle).


Des perspectives

Cette expérience fait écho à ce public et ont été majoritairement très satisfait de ce temps de partage.
D’autres journées de ce type se dérouleront sur les autres territoires où l'épuisement professionnel est également présent, pour les années à venir.
En effet, le service sanitaire de social de la MSA des Charentes s'est engagé à reconduire des aides au répit, pour les exploitants agricoles en situation d'épuisement professionnel". Mais réfléchit aussi à mieux communiquer afin de sensibiliser les exploitants en risque d'épuisement professionnel.


Contacts :

  • Magalie Roucheyrolle : 07 88 47 81 25 / Laurie Simonet : 06 85 13 41 07
  • Charlotte Iaichouchen : 06 16 73 62 22 / Florence Toublanc : 07 88 47 82 52