Portraits d'élus : à la rencontre de Sylvain Weber
Mis à jour le 16/06/2022
Acteurs bénévoles de la vie locale et du monde agricole, les délégués de la MSA jouent un rôle capital de relais entre la population rurale, agricole et l’institution. Leurs missions : accompagner les adhérents et mettre en œuvre des actions concrètes sur le terrain. Ils sont exploitants, salariés agricoles, employeurs, encore en fonction ou retraités. Découvrez ces hommes et ces femmes de terrain : les élus cantonaux de la MSA d’Alsace.
Nous sommes allés à la rencontre de Sylvain Weber, un exploitant agricole engagé et optimiste, aux nombreuses casquettes : élu MSA sur l'échelon local de Drulingen/Saverne, maire de Zollingen et également membre du conseil municipal de Sarrewerden. Ce qui lui tiens à cœur avant tout c'est son territoire.
Pour Sylvain, le plus grand défi à relever dans les années à venir concerne l’installation et l’accompagnement des jeunes en milieu rural. Pour le relever, il porte l’ouverture d’une micro-crèche à Sarrewerden en lien avec MSA Services.
(Sous titrage disponible dans les paramètres de la vidéo)
Bonjour Sylvain, pouvez-vous vous présenter ?
Je m'appelle Sylvain Weber et je suis élu à l'échelon local Drulingen/Saverne. J'habite à Zollingen et je suis éleveur depuis 2009, où je me suis installé avec mon oncle sur une exploitation en vaches laitières et vaches allaitantes.
Comment a commencé votre histoire avec l’agriculture ?
Je suis passé par un BTS alors que je n'étais pas du tout prédestiné à ça. Mes parents ne voulaient pas que je sois agriculteur. Je suis resté sur ma position et je suis allé jusqu'au bout pour être éleveur. C'était ma destinée.
Quelles sont les caractéristiques de votre territoire de vie ?
L’Alsace Bossue est un territoire assez vieillissant. L'industrie y est développée, on y trouve beaucoup d'agriculture, mais le problème qui se pose aujourd'hui, c’est que nous n’arrivons pas à retenir nos jeunes. Les populations baissent, et ont tendance à partir vers les grandes villes, nous laissant des villages un peu en désolation.
Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur ?
Ce qui me tient à cœur avant tout, c'est mon territoire. J'espère bien le promouvoir et faire en sorte que les jeunes originaires de nos territoires restent ici.
Quel est votre rôle en tant qu’élu à la MSA d’Alsace ?
Mon rôle en tant qu'élu de la MSA d’Alsace, c'est de faire le lien entre les adhérents et la MSA. C’est à dire, faire remonter ce qui ne va pas et les problèmes rencontrés sur le terrain par les adhérents. Mon rôle c’est aussi de veiller au bien-être des adhérents et de signaler lorsque l’un d’entre eux fait face à une situation de détresse.
Quelle action avez-vous mis en place ?
Mon grand cheval de bataille : la petite enfance. Dans le cadre de mon mandat d’élu à la MSA d’Alsace, mais aussi d’élu à la commune, est d’ouvrir une micro-crèche dans notre village de Sarrewerden. Toujours dans le but de retenir nos jeunes. J'accompagne aujourd’hui ce projet en partenariat avec la MSA d’Alsace et la commune. Le résultat de cette action est déjà là aujourd'hui ! Le partenariat a été mis en place, la construction est en cours et la MSA devrait intégrer les locaux d'ici mars 2023 pour accueillir nos premiers enfants.
Comment la MSA d’Alsace vous accompagne au cours de votre mandat ?
La MSA d’Alsace m’accompagne au cours de mon mandat, par le biais de différentes réunions que nous avons dans notre échelon local, dans notre canton de Sarre-Union.
Nous rencontrons beaucoup les acteurs locaux, comme le lycée de Bouxwiller, avec lequel la MSA d’Alsace a mis en place un partenariat. Celle-ci accompagne énormément les jeunes dans leur projet de vie. Nous travaillons également en collaboration avec les membres du bureau de l'échelon local, dans le but d’améliorer les pratiques et méthodes de la MSA d’Alsace, mais aussi sa communication avec les adhérents. J'espère, via ce mandat, pouvoir contribuer à l’essor de mon territoire, mettre ma pierre à l'édifice, et participer à l’amélioration de la relation de service de la MSA.
Quelle est la plus grosse idée reçue sur la MSA ?
La plus grosse idée reçue sur la MSA, c'est de voir celle-ci uniquement comme service de l'État. Les actifs ont tendance à penser uniquement aux cotisations, ils ne voient que très peu le retour de leurs contributions. Finalement, ce n'est pas vrai du tout. Grâce à la MSA, nous disposons d’une très bonne couverture sociale, d’un soutien aux aînés lors du départ en retraite et l'accompagnement des futures générations. Il y a aussi tous les dispositifs et actions de solidarités mises en place.
Comment voyez-vous l’avenir pour le monde rural ?
Avec tout ce qui se passe dans le monde en ce moment, je n'ai pas vraiment peur pour l'agriculture. Il y aura des débouchés pour nos produits, j'en suis certain. Ce qui me préoccupe un peu plus par contre, ce sont les exploitations vieillissantes, mais aussi les exploitants qui ne parviennent pas à trouver de repreneur. Ce sera toute la difficulté de demain : faire des installations de jeunes dans les prochaines années et les accompagner afin qu'ils arrivent à vivre de leur activité et qu'ils puissent pérenniser ces exploitations.
Un message à faire passer pour les nouvelles générations d’agriculteurs ?
Mon message pour les jeunes générations, c'est “osez” ! Lancez-vous, n'ayez pas peur. Il y aura autour de vous des collègues avec un savoir-faire, il suffit de prendre conseil auprès d'eux et de prendre le temps d'échanger. Surtout ne gardez jamais pour vous quand quelque chose ne va pas, il faut en parler, avec la MSA, avec les collègues, avec n'importe qui. Il ne faut jamais hésiter à parler de ses problèmes parce qu’il y en aura toujours. On en a eu aussi. Le tout c’est d’être accompagné pour pouvoir les surmonter. On trouvera des solutions ensemble.